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Les pionnières de l'Aïkido


Les premières élèves d'O Senseï

L'histoire des femmes dans l'Aïkido commence dès les premières années de développement

de cet art martial par Morihei Ueshiba. Bien que l'environnement martial de l'époque fût très largement dominé par les hommes, certaines femmes ont su se démarquer et contribuer de manière significative à l'évolution de l'Aïkido.

Byakuren Yanagiwara : Une pionnière impériale

Byakuren Yanagiwara - Wikipedia
Byakuren Yanagiwara - Wikipedia

Des archives historiques indiquent que Byakuren Yanagiwara, cousine de l’empereur Taisho, a commencé à étudier sous la direction de Morihei Ueshiba dans les années 1920. Sa participation, documentée dans certains rapports internes de l’époque, aux côtés d’autres membres de la famille impériale , a permis de donner une « onction » du plus haut niveau

aristocratique à l’enseignement de ce qui n’était pas encore de l’aïkidô.




Takako Kunigoshi : L'artiste martiale

Takako Kunigoshi intègre le dojo d’Ueshiba en 1933. Ses illustrations techniques, publiées dès 1934 dans le livre « Budo Renshu », offrent une documentation détaillée des mouvements et des principes fondamentaux du Daïto ryû jûjutsu (on ne parle pas d’aïkido

Shigemi Yonekawa et Takako KUNIGOHI 1935
Shigemi Yonekawa et Takako KUNIGOHI 1935

avant 1942) tel qu’enseigné par Ueshiba, futur aïkido. Ses dessins, régulièrement cités dans les études historiques de l’art martial, sont devenus des références pour comprendre les premières formes d’Aïkido. Elle fut instructrice dans le dôjô personnel de l’amiral Takeshita,

figure centrale du développement de l’aïkidô.





Fukiko Sunadomari : la première des enseignantes

Dans les années 1950, Fukiko Sunadomari est reconnue pour avoir été l’une des premières femmes à suivre une formation régulière au sein de l’Aikikai Hombu Dojo, à Tokyo. Sœur de

Fukiko Sunadomari et O Sensei
Fukiko Sunadomari et O Sensei

Kanemoto et Kanshu Sunadomari, eux-mêmes élèves « historiques » de Morihei Ueshiba, elle se verra décerner le 6 e dan par O sensei (elle sera la seule dans ce cas) et dirigera les instructeurs de la section féminine de l’Aikikai.


Ces pionnières ne se contentèrent pas de pratiquer : elles ont participé activement à la documentation technique et pédagogique de l’Aïkido. Leur contribution a permis aux futures générations d’avoir accès à des supports visuels et écrits vérifiables qui expliquent, par exemple, la structure des techniques ou la philosophie inhérente à l’art.


Grâce à leur engagement, elles ont facilité l’intégration de l’Aïkido dans des contextes variés, tout enouvrant la voie à une participation plus large des femmes dans la pratique et l’enseignement.


Cours pour femmes au Hombu Dojo (c. 1956)




Les pionnières occidentales

L'expansion de l'Aïkido hors du Japon a été marquée par l'émergence de figures féminines

importantes qui ont joué un rôle crucial dans la diffusion et le développement de cet art

martial en Occident.

Mary Heiny 2009 Photos Photos from Westwind Aikido, Allegheny Aikido and Baltimore Aikido
Mary Heiny 2009 Photos Photos from Westwind Aikido, Allegheny Aikido and Baltimore Aikido
Mary Heiny : pionnière de l'Aïkido en Europe

Mary Heiny s’est imposée comme une pionnière majeure. Ayant commencé sa pratique aux États-Unis dans les années 1960, elle s’est rendue au Japon en 1968 pour approfondir son étude sous la direction d’O Sensei. Par la suite, son installation en Europe, et plus particulièrement en Scandinavie, a permis d’ouvrir de nouveaux horizons en établissant plusieurs dojos dans des pays comme la Suède et la Norvège.


Virginia Mayhew : l'ambassadrice américaine de l'Aïkido

Virginia Mayhew, figure emblématique aux États-Unis, a fondé le New York Aikikai en 1962, faisant d’elle l’une des premières ambassadrices de l’Aïkido en Amérique du Nord. Son séjour au Japon en 1963, durant lequel elle a étudié directement auprès de Morihei Ueshiba, dont elle fut la première élève occidentale lui a permis de transmettre l’Aïkido à ses élèves américains. Son parcours a contribué à établir une solide connexion entre la tradition japonaise et la pratique occidentale, en formant de nombreux instructeurs qui ont, à leur tour, perpétué cet enseignement.

Virginia Mayhew en Seiza
Virginia Mayhew en Seiza
Mariye Takahashi : gardienne de l'Aïkido d’Iwama

Mariye Takahashi, quant à elle, a entamé ses études auprès de Morihiro Saito Sensei dans les années 1970. Au cours des années 1980, elle approfondit sa formation dans la lignée de Saito sensei, avant de se consacrer à l’enseignement aux États-Unis. Son parcours, marqué

Mariye Takahashi et O Sensei
Mariye Takahashi et O Sensei

par une immersion prolongée dans la tradition dite d’Iwama, lui a permis de développer une expertise technique reconnue internationalement. Bien que son action ne se soit pas directement étendue à la France, son enseignement a inspiré de nombreux aïkidokas à travers le monde, renforçant ainsi la diffusion de cette lignée de la discipline.




Patricia Hendricks : l’enseignement de maître Saito aux États-Unis

Patricia Hendricks a débuté sa formation en Aïkido dans la fin des années 1970 et, dès 1977, elle fonde le dojo Aikido of San Leandro en Californie. En étudiant directement sous la direction de Morihiro Saito Sensei, elle s'est spécialisée dans la lignée dite Iwama. Son engagement, depuis ces débuts, a permis de préserver et de transmettre fidèlement les techniques et la philosophie de ce style aux États-Unis. Grâce à ses cours et à son implication, de nombreux pratiquants ont pu découvrir une approche rigoureuse et authentique de l’Aïkido.



Ces femmes ont contribué à la diffusion technique de l'Aïkido, en servant de modèles pour

les générations suivantes. Elles s’inscrivent dans la continuité de la pratique des arts

martiaux japonais, en étant, à leur tour, vecteurs de transmission de l’art.


Les femmes qui ont marqué l’histoire de l’Aïkido en France

L’Aïkido en France a été influencé par plusieurs figures féminines qui ont joué un rôle clé

dans son développement et sa reconnaissance. Ces pionnières ont non seulement atteint

des niveaux techniques élevés, mais elles ont également contribué à la diffusion de cet art

martial et à l’évolution de sa perception dans un domaine longtemps dominé par les

hommes.


Micheline Vaillant-Tissier : une pionnière incontournable

Micheline Tissier est une figure emblématique de l'Aïkido en France.

Elle a débuté la pratique de cet art martial à l'âge de 15 ans au Hombu Dojo de Tokyo, au Japon, où elle a suivi les enseignements de maîtres tels que Seigo Yamaguchi et Christian Tissier. En 1978, elle est devenue la première femme à obtenir le brevet d'État d'éducateur sportif en Aïkido, marquant un tournant significatif dans la reconnaissance des femmes dans cette discipline.


Micheline Tissier Shihan
Micheline Tissier Shihan

En 2007, elle a été la première Européenne à se voir décerner le grade de 6e dan Aikikai par le Dōshu Moriteru Ueshiba. En 2020, elle a atteint le 7e dan, renforçant ainsi son statut de pionnière incontournable. Son parcours, caractérisé par une détermination exceptionnelle, a ouvert la voie à de nombreuses femmes dans un domaine longtemps dominé par les hommes. Aujourd'hui, elle continue de transmettre sa passion et son expertise lors de stages nationaux et internationaux, influençant plusieurs générations de pratiquants.


Yoko Okamoto : un pont entre le Japon et la France

Basée à Kyoto, Yoko Okamoto a joué un rôle déterminant dans la diffusion de l’Aïkido en France. Élève directe de Seigo Yamaguchi Shihan, elle a atteint le grade de 6e dan Aïkikaï, attestant ainsi de sa maîtrise technique. Depuis les années 1980, ses stages organisés en

France attirent un public diversifié, des débutants aux pratiquants chevronnés, tous désireux de bénéficier de son enseignement, reconnu pour sa fluidité et sa précision.


En tant qu'instructrice de haut niveau, Yoko Okamoto a su transmettre les subtilités de l’Aïkido, inspirant de nombreuses pratiquantes et contribuant à l'enrichissement de la discipline en Occident. Elle est actuellement présidente de l’IAF (International Aikido Federation).


Mariko Takamizo : une ambassadrice de l'Aïkido japonais en France


Mariko Takamizo, Shihan 7e dan, est une figure éminente de l'Aïkido contemporain. Elle a débuté sa pratique à l'université de Hōsei à Tokyo sous la direction de Sadateru Arikawa, avant d'intégrer l'Aïkikaï Hombu Dojo où elle a assumé des fonctions administratives tout en poursuivant sa formation sous la tutelle du Dōshu Kisshōmaru Ueshiba. En 1993, alors

qu'elle était 5e dan, elle a participé à une délégation de l'Aïkikaï en Malaisie, contribuant ainsi à la promotion internationale de l'Aïkido. Promue Shihan en 2015, elle a atteint le 7e dan en janvier 2019. Par la suite, elle a animé plusieurs stages en France, notamment à l'invitation de Tamura Sensei, renforçant les liens entre les communautés d'Aïkido japonaises et françaises. Son enseignement, reconnu pour sa pédagogie rigoureuse et sa technique précise, continue d'influencer de nombreux pratiquants à travers le monde.


Hélène Doué : une pédagogue engagée dans la transmission de l'Aïkido

Avec son 6e dan, Hélène Doué est aujourd’hui l’une des figures féminines les plus respectées de l’Aïkido en France. Engagée dans la discipline depuis le début des années 1990, son parcours est marqué par une recherche constante d’excellence technique et par une pédagogie accessible et bienveillante. Elle s’est distinguée par sa capacité à transmettre les principes fondamentaux de l’Aïkido tout en inspirant ses élèves à explorer leur propre potentiel. Hélène Doué participe activement à des stages et événements nationaux, contribuant ainsi à promouvoir la pratique féminine. Sa présence sur les tatamis est souvent associée à une grande maîtrise technique et à une énergie positive qui motive les pratiquants, quel que soit leur niveau.


Hélène Doué - Stage 2025 - Arts Martiaux des Canuts
Hélène Doué - Stage 2025 - Arts Martiaux des Canuts

Ces femmes ont chacune joué un rôle unique dans l’histoire de l’Aïkido en France. Par leur

engagement, leur expertise et leur passion, elles ont ouvert la voie à une pratique plus

inclusive tout en enrichissant cet art martial d’une perspective féminine précieuse. Leur

héritage continue d’inspirer les générations actuelles et futures.


● Le guide pratique pour les femmes au Hombu Dojo - Guillaume Erard - Aikido et

Daito-ryu Aiki-jujutsu au Japon

 
 
 

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